Après quatre  années d’existence, l’ASPEA peut dresser un 1er bilan : il  faut continuer à alerter pour que la mairie modifie sa politique de l’urbanisme notamment dans le cœur de ville. Nos objectifs sont d’alerter et de mobiliser pour que la cohérence et l’homogénéité des fronts bâtis de charme dans ce secteur soient  préservées

 1 – LE BOULEVARD PIERRE BROSSOLETTE

 2 – LA RUE GABRIEL PERI DANS SA PARTIE LONGEANT LA VOIE DE RER .

 3 – LA RUE DE L’ABBAYE

 1 – Le boulevard Pierre Brossolette, du commissariat de police au pavillon situé à l’angle de la rue Augusta.

Lors du PLU de 2008, cette zone est passée de zone pavillonnaire à « zone densifiable UAa ». Le front bâti très dégagé et très passant de cette portion de la rue présentait encore en 2009, cinq pavillons remarquables d’une très grande homogénéité. En juin 2009, l’un d’entre eux a été démoli pour laisser place à l’Espace Jeunes, « le 11 », qui ne s’intègre pas à son environnement. La forme cubique du bâtiment, les volumes , l’ implantation, les couleurs des façades, la volonté  affichée est clairement de ne pas tenir compte de l’environnement (photo 1).

Photo 1 : « le 11 » Bd P. Brossolette aujourd’hui

Sans doute un projet très contemporain, respectant mieux les volumes, les couleurs à dominantes naturelles du bâti environnant, aurait pu trouver sa place. Cette construction  sans charme  a remplacé un pavillon qui était en parfait état de conservation et qui faisait partie d’un tout harmonieux (photo 2).

Photo 2 : Pavillon démoli en 2009 situé au n° 11 Bd P. Brossolette

L’ Espace Jeunes qui remplace le pavillon d’origine a pour avantage de ne pas demander d’entretien : la nature est étouffée sous une dalle de béton et s’invite désormais dans un pot de fleur géant dans lequel rien ne pousse vraiment (photo 3)

Photo 3 : cours d’accès au 11 Bd P. Brossolette avec dalle de béton et pot de fleur géant

Dans la continuité du n° 11 et du superbe pavillon situé à droite sur la photo 1, se trouvent quatre pavillons de charme qui présentent une très belle homogénéité de style ainsi que des jardins en premier plan très accueillants (photo 4). Ces pavillons sont, sans aucun doute, les plus « visibles » dans ce quartier central d’Antony . Lorsque nous sommes rue Velpeau de l’autre côté de la voie du RER, nous pouvons contempler ces petits joyaux qui compensent la froideur des immeubles qui leurs font face (à droite du parc Bourdeau).

Photo 4 : les quatre pavillons menacés situés aux n° 15, 17, 19, 21 Bd P. Brossolette

Trois de ces pavillons de charme appartiennent désormais à la commune. A l’heure où nous écrivons ces lignes et selon certains échos, il semble que la commune ait comme projet de démolir à terme ces pavillons. L’objectif serait de détruire l’école Ferdinand Buisson pour la reconstruire en couplant ce projet à une opération immobilière d’envergure. Mais ce projet ne correspond pas au discours tenu dans les derniers bulletins municipaux « Vivre à Antony » où il est dit avec insistance que la commune « protège son patrimoine »… Lors de notre dernier échange avec notre Maire, ce dernier nous avait dit que l’article L123-1-7° permettant de protéger des parcelles pouvait bien sûr être appliqué sur la base du volontariat. Il importe désormais que la commune prenne acte de ses paroles et s’engage à mettre en application cet article, là où elle en a la possibilité. Le doute subsiste et nous pouvons nous demander si ce langage rassurant n’est qu’un leurre. Le moment est venu de demander au  Maire un véritable engagement qui puisse rassurer une fois pour toute la grande majorité de la population et des usagers du centre ville.

2 – L’avenue Gabriel Péri dans sa partie qui longe la voie du RER.

Il faut se faire une raison, malgré la protestation de grand nombre d’Antoniens, la mairie a opté pour la densification de l’îlot compris entre la rue A. Mounié et l’avenue G. Péri qui va de la gare du RER Antony centre à la N20. Le plan d’alignement qui devait permettre l’élargissement de la chaussée de l’avenue G. Péri a eu beau être invalidé lors de l’enquête publique de l’automne 2009, la commune contourna l’obstacle. Elle mit en œuvre cet élargissement au coup par coup, en achetant aux promoteurs des bandes de terrains en façade de propriété permettant ainsi l’élargissement de la chaussée, et par conséquent, la construction d’immeubles de 12 à 13 mètres de haut. Nous constatons aujourd’hui un véritable mitage de ce front bâti par des résidences Franco-Suisse. Nos recours ont certes permis de dévoiler au grand jour cette réalité mais ils n’ont pas empêché la municipalité de faire avancer ses pions. Désormais, la seule solution serait de sortir ce front bâti de la zone UAa densifiable . Si les choses restent en l’état, il en sera vite fini de la belle perspective offerte par ces jardins splendides et ces pavillons dont certains sont de  grande qualité architecturale ! Nous ne pouvons pas accuser les propriétaires qui sont exclusivement sollicités par la SCI Franco Suisse : soit, ils résistent, soit, ils succombent. Bien naturellement, notre reconnaissance revient à ceux qui résistent.

Nos deux recours en justice contre les permis de construire Franco-Suisse ne vont hélas pas empêcher la construction de 103 logements auxquels s’ajouterons des commerces. Par ailleurs, un accroissement du parc automobile d’environ 160 véhicules est à prévoir, ce qui va fortement aggraver les conditions de circulation et de pollution. Enfin, si aucune révision du PLU n’est entreprise, il est à craindre que les jardins offerts aux yeux de tous comme celui du n° 44, jardin tout à fait exceptionnel (photo 5), soient à terme totalement rasés pour être remplacés là encore, par des constructions de 12 ou 13 mètres de haut en front continu comme c’est le cas un peu plus loin dans cette rue (photo 6).

Photo 5 : au N° 44, le plus beau jardin ancien de notre cœur de ville ouvert sur la rue pour le plaisir de tous 

 

Photo 6 : à droite, l’une des 3 résidences Franco-Suisse en cours de réalisation avenue G. Péri.

3 – La rue de l’Abbaye

 

Photo 7 : perspective du début de la rue avec, de gauche à droite, les pavillons anciens des N° 1, 3, 5 qui sont désormais restaurés
Photo 8 : perspective de la portion de rue avec le N° 17 et ses arbres de hautes tiges

A ce jour, l’homogénéité du front bâti de la rue de l’Abbaye est celle que nous avons le mieux réussi à préserver. En effet, L’ASPEA a réussi à empêcher la construction de deux immeubles en ce lieu emblématique du cœur de ville ! Ainsi, suite à la mobilisation citoyenne, la commune n’a pas accordé deux permis de construire qui auraient mité et défiguré cette rue située dans le périmètre classé de l’église St Saturnin (photos 7, 8).

 

 

En 2009, un projet de résidence vint menacer de démolition le deuxième pavillon le plus ancien de la rue et situé au n° 5 de la rue (photos 7, 9, 10). Nous eûmes à cœur d’empêcher ce pavillon de charme d’être démoli et il était inconcevable de laisser construire à cet endroit, un immeuble de 12 mètres de haut qui aurait, là encore, mité ce front bâti et qui aurait aussi été le préalable à d’autres opérations de mitage.

Photo 9 : projet de construction d’un immeuble de 12 mètres de haut (printemps 2009)

 

Photo 10 : pavillon datant de 1893 qui aurait dû être démoli et qui a été restauré en ce printemps 2013

A cette époque, ce pavillon très ancien n’était pas mis en valeur, et aujourd’hui c’est chose faite mais ce pavillon est  désormais prolongé par un agrandissement, visible à gauche de la façade principale sur la photo 10 et à droite sur la photo 11 (vue prise depuis l’Av. G. Péri).Vous pouvez vous faire votre opinion en venant  sur place et en relisant l’avis de Mme Kientz, architecte du patrimoine. Cet avis est consultable sur notre précédent billet intitulé  « Quelle extension pour un pavillon de 1893? »

Photo 11 : 5 rue de l’Abbaye vu de G. Péri avec nouvel agrandissement à droite accolé au bâti ancien datant de 1893

Concernant la rue de l’Abbaye, un autre projet aurait pu voir le jour au n° 17, là où se trouve la belle Villa Salazie (photos 12). En 2012, un promoteur est venu à la rencontre de membres de l’ASPEA pour essayer de les convaincre de la qualité d’intégration de son projet (photo 13). Nous lui avons alors conseillé de réaliser son projet ailleurs. La mobilisation des riverains associée à la pertinence de nos arguments, a pesé dans la décision de la commune de ne pas accorder le permis de démolir et de construire.

Photos 12 : La Villa Salazie située au N° 17 de la rue de l’Abbaye dans son écrin de verdure

 

 

Photo 13 : Projet auquel nous nous sommes opposés, de construction d’un « petit Castel de luxe » de 12 mètres de haut , 12 appartements , surface de 800 m2 habitable.
  • Quelques mots enfin sur le N° 1 Bis de la rue où un cabinet médical est en cours de réalisation (photo 14).

  • Photo 14 : Le cabinet médical au N° 1bis en cours de réalisation actuellement
  • Puisqu’il y avait un parking à cet endroit, il n’y a pas eu à défendre un quelconque patrimoine architectural ou paysagé. Néanmoins, il importait que le projet présente des proportions qui ne viennent pas rompre l’homogénéité du front bâti existant. Lors du délai avant validation par la commune du permis de construire, nous avons contacté l’architecte des Bâtiments de France en charge du secteur pour avis. Lorsque nous lui avons demandé ce qu’elle pensait du projet, il fut surprenant de l’entendre dire que les plans ne lui permettaient pas d’avoir une idée très claire du résultat final (photo 15).
Photo 15 : Dessin projet cabinet médical au N° 1 bis rue de l’Abbaye

Ce bâtiment  plutôt massif et sans finition aurait peut-être mieux eu sa place dans une zone commerciale plutôt qu’à cet endroit ?