Réunion en Mairie du 16/11/22

Réunion en Mairie du 16/11/22

 

Présentation par la MGP/GEMAPI du

 

« Scénario de réouverture de la Bièvre à Antony »

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ÉLÉMENTS DU SCENARIO ET OBSERVATIONS ASPEA

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Le document qui a été utilisé pour cette présentation est disponible sur le site de l’ASPEA.

(https://www.aspea.fr/scenario-de-reouverture-de-la-bievre/)

 

 

On participé à cette réunion :

- Monsieur le Maire d’Antony, accompagnés de collaborateurs ;

- Les représentants de 6 associations dont l’ASPEA ;

-Les deux intervenantes de MGP/GEMAPI (Métropole du Grand Paris / Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations).

 

 

ÉLÉMENTS DU SCENARIO 

 

 

 

1 – Justification

La MGP justifie le scénario de ce projet par des impératifs essentiellement liés aux réglementations européennes, à l’urgence climatique, à la prévention des inondations et à l’amélioration de la biodiversité.

 

2- Etat d’avancement

La première phase du projet est terminée qui a conduit à retenir un tracé pour le creusement du lit ​​ de la Bièvre dans le Parc Heller. Ce tracé se situe entre les deux scénarios initiaux proposés par la MGP.

La phase suivante (études d’avant-projet) peut démarrer.

 

3- Tracé

Le ​​ tracé retenu correspond à un lit de 850 m linéaire. Il démarrera au niveau de l’Etang du soleil (c’est dans ce coin du parc qu’arrive la Bièvre en canalisation souterraine depuis le bassin de retenue) et rejoindra le Château Sarran en effectuant des méandres.

Selon la MGP et la mairie, ce tracé permet le maintien de l’accueil annuel de la Fête de la Musique.

 

Les berges du lit (largeur d’écoulement 1,50 m) seront creusées en pente douce sur la totalité du parcours ​​ et s’étaleront sur 20 à 30 m. La pente d’écoulement sur l'ensemble du parc est de 1,27 m. Pour la partie longeant le Château Sarran, deux options demeurent possibles à ce jour : un canal ouvert ou une canalisation enterrée pour rejoindre la canalisation actuelle.

 

La zone ainsi crée pourra servir de stockage intermédiaire de 15 000 m3 en cas de crue importante.

En cas de sécheresse, le lit ne sera pas alimenté et pourra ainsi se retrouver à sec.

 

L’ensemble (lit + berges en pente) occupera 1,5 des 9,5 ha du Parc Heller.

 

4- Etang du soleil

Pour des raisons réglementaires l’Étang du soleil sera supprimé et remplacé par une zone humide.

 

5- Ru des Godets

Le ru des Godets sera « renaturé » (prise en compte des pollutions et creusement des berges en pente douce). La confluence du ru avec la Bière se situera dans la zone humide nouvellement créée.

 

6- Bief du moulin

Le bief du moulin devrait être comblé.

 

7- Arbres

Le nombre d'arbres supprimés par ce projet est évalué à 140 par la MGP. La mairie précise que le Parc Heller compte 5 000 arbres.

 

8- Comité de suivi

Mr le Maire a annoncé la création d'un comité de suivi auquel sera associé l'ensemble des associations présentes.

 

9- Questions en suspens

Fermeture complète ou non du Parc durant les travaux.

Possibilité de travaux en parallèle ou en séquentiel pour la partie aménagement du Parc par la Mairie.

Emplacement des circulations douces (piste cyclable…)…

 

10- Budget

Le budget pour la partie MGP est évalué à 9 M€.

 

Les associations sont essentiellement intervenues concernant les aspects suivants :

 

- Le risque de conflit d’usage entre les actuelles activités abritées par le Parc (surtout pour les familles) et l’arrivée d’une rivière et de son emprise sur les surfaces herbeuses.

- Le mécontentement à prévoir concernant la suppression de l’Étang du soleil.

- La préférence pour la remise en eau du bief du moulin.

 

 

OBSERVATIONS ASPEA

 

 

 

 

L’ASPEA tient tout d’abord à souligner qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une « réouverture de la Bièvre » mais du creusement d’un lit artificiel.

 

Pour nous cette réunion a fait apparaître l’importance de nos questionnements initiaux concernant l’ensemble du projet :

- qui décide quoi ?

- que reste-t-il à décider ?

- quel système de concertation ?

 

Ces interrogations ont rapidement trouvé réponses :

D’abord par Mr le Maire dont l’une des premières phrases d’ouverture de la réunion a été :

«  La MGP a pris l’initiative d’ouvrir la Bièvre » .

Il ne s’agit donc pas d’une demande de la ville mais d’une décision de la Métropole du Grand Paris.

 

Puis par les représentantes MGP/GEMAPI qui ont précisé :

- que les compétences GEMAPI étaient « exclusives et obligatoires »

- que le projet satisfaisait les obligations légales.

 

Ces 2 précisions indiquent d’une part l’autorité et d’autre part la justification des choix effectués par cette autorité.

L’ensemble n’a évidemment guère besoin de système de concertation, que ce soit avec les habitants ou avec les associations.

 

Ces points posés en début de réunion ont permis d’atténuer ou de neutraliser par avance d’éventuels débats et ont conduit - de manière devenue légitime - à la présentation d’un projet aujourd’hui largement ficelé dans ses grandes lignes.

 

De son côté, la ​​ partie élue (Mairie) a eu la latitude d’effectuer un choix de tracé mixant les 2 dessins prédéfinis par la MGP.

Cependant, on peut noter qu’au cours de cette réunion la Mairie a systématiquement et activement pris le parti de la MGP, quel qu’était le thème abordé par les questions des associations (Portage politique du projet).

 

Il convient d’ajouter que la ville d’Antony prendra à sa charge les aménagements du nouveau parc (7 M€).

 

Le calendrier présenté par la MGP a confirmé l’absence de concertation et s’en tient à l’enquête publique obligatoire.

 

Cependant, la mairie mettra en place un comité de suivi auquel pourront participer les associations.

 

L’ASPEA pense qu’il est à craindre que ce comité n’ait pour objet que de suivre l’exécution de ce qui aura été préalablement décidé ailleurs, permettant ainsi l’affichage d’une participation des associations à ce projet.

 

Concernant le projet lui-même, pour l’ASPEA l’impression générale est que cette opération tend à transformer le Parc Heller en une voie de promenade le long d’un nouveau lit artificiel de la Bièvre.

Ce, alors que l’enquête conduite par la mairie a montré un intérêt général pour le parc tel qu’il se présentait à ce jour.

 

Nous aurions mieux compris ce projet s’il avait préservé la configuration actuelle du parc, s’il n’avait ​​ pas été question de dénaturer l’existant (dont notamment l’abattage d’arbres *) et si son budget avait été sobre.

Mais dans le contexte présent et à venir de difficultés climatiques et énergétiques, la dépense prévue pour une telle opération (9 M€ MGP + 7 M€ Commune d’Antony = 16 M€) nous paraît luxueuse et il nous semble raisonnable de nous demander si ces crédits ne pourraient pas trouver meilleure affectation.

 

* Concernant le nombre de 140 arbres à abattre sur 5 000, il conviendrait de vérifier ces chiffres et de préciser si l’on compte les arbustes, les arbrisseaux, etc.

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