Extraits de la Conférence régionale sur l'air

Lundi 11 avril 2016, nous avons assisté à cette journée de conférence sur invitation de Sud Environnement, association à laquelle l’ASPEA adhère.

A l’heure où tous les signaux sont au rouge, nous avons été déçues de constater l’absence d’élus de la municipalité d’Antony lors de cette conférence.  Est-il bien normal que deux membres d’une  association locale soient obligés de faire ce travail de synthèse et de recherche ?

Nous avons ajouté des liens de sites internet, des extraits choisis et quelques appréciations  (en rouge dans le texte).

Quelques données

La pollution de l’air est la première cause de mortalité selon l’OMS.

Une étude d’AIRPARIF souligne que 2,3 millions de Franciliens sont exposés à des niveaux de pollution dépassant les normes. 

Extrait du site  d’AIRPARIF, article : « Pollution de l’air en 2015, un bilan mitigé » en date de mai 2016:

http://www.airparif.asso.fr/actualite/detail/id/161

« In fine, en 2015, cinq polluants dépassent toujours la réglementation, à des degrés divers : le dioxyde d’azote, les particules (PM10 et PM2,5), l’ozone et le benzène. Ce sont les Franciliens résidant dans l’agglomération parisienne et le long du trafic qui sont les plus concernés : au voisinage de certains grands axes la pollution est jusqu’à deux fois supérieure aux normes annuelles. Les niveaux particules PM10 et le dioxyde d’azote font d’ailleurs l’objet d’un contentieux entre la France et la Commission européenne pour non-respect des directives sur la qualité de l’air (respectivement avis motivé et mise en demeure – cf. infractions européennes).
Les niveaux de pollution de l’air nécessitent une action immédiate et de proximité. Alors que Paris accueillait et présidait la 21ème conférence internationale sur le climat (COP21 Paris), la gestion intégrée des polluants du climat et des polluants de l’air est plus que jamais d’actualité. D’autant que 2016 marquera les 20 ans de la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (LAURE) dont le premier article évoquait pour la première fois le droit à chacun de respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. »

Complément d’informations article de la revue  « Sciences et Avenir » du 20 mai 2015 :

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20150520.OBS9267/pollution-les-franciliens-respirent-toujours-aussi-mal.html

Les effets de la pollution sont davantage ressentis en Ile-de-France et à Paris. C’est d’ailleurs la première préoccupation environnementale des Franciliens.

Plus précisément, 1,6 million de Franciliens sont exposés au NO2 Dioxyde d’azote.

Concernant ce polluant issu du trafic routier,  il apparait qu’au voisinage des axes routiers, les niveaux sont plus de 2 fois supérieurs à ceux relevés hors influence directe mais aussi 2 fois plus élevés que le seuil de la valeur limite annuelle.

L’impact sanitaire est énorme et le coût économique considérable : la Sécurité sociale ne travaille pas sur la prévention, il faut lui donner les compétences.

Il y a une forte résistance au changement de la part des lobbyistes.

Il ne faut pas sous-estimer le trafic aérien!!!

L’air n’est pas conforme à la réglementation pour 3 polluants, et cela en permanence.

Ainsi il y a cinq contentieux avec l’Union européenne pour non respect des normes

Rappel de M. Damerval  (http://elus-idf.eelv.fr/candidat-e/francois-damerval )

Le coût global de la pollution de l’air s’élève à plus de 100 milliards d’euros par an pour l’Etat. Ce montant est largement sous-estimé.

Extrait du site reprenant les données officielles du coût de l’inaction :

http://www.air-rhonealpes.fr/actualite/rapport-du-senat-pollution-de-lair-le-cout-de-linaction

En s’appuyant sur une étude réalisée en 2005 dans le cadre du programme « Air pur pour l’Europe » dit Cafe (« Clean air for Europe ») mis en place par la commission Européenne en 2001, le rapport parlementaire rappelle que le coût global des impacts sanitaires en France dus à l’ozone et aux particules fines (PM10 et PM 2.5)  s’établit entre 1 154 et 1 630 euros par an et par habitant.

La commission a souhaité élargir son investigation à l’estimation des coûts non sanitaires comme l’impact sur les rendements agricoles et la biodiversité, ou encore l’érosion des bâtiments et les dépenses de prévention. Cette partie atteint un coût minimal de 4,3 milliards d’euros par an.

Le coût total de la pollution incluant les coûts sanitaires et socio-économiques s’élèvent donc plus à de 100 milliards d’euros. 

Il est prévu une hausse de 150% des investissements consacrés à la qualité de l’air dans le budget 2016.

Plus de détails :
http://www.journal-des-communes.fr/actualites/6851/Qualite-de-l-air

Chaque jour, 41 millions de déplacements sont réalisés par les Franciliens en Ile-de-France.

Pour plus d’informations : OMNIL (Observatoire de la mobilité en Ile-de-France)
http://www.omnil.fr/spip.php?article81 et dans « départements » cliquer sur « Les Hauts-de-Seine ».

Lors de pics de pollution, la gratuité des transports instaurée pendant 3 jours consécutifs représente un manque à gagner d’environ 10 millions d’euros. En 2014, l’État a compensé les pertes à hauteur de la moitié selon un article du Figaro dont voici le lien :

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/03/21/20002-20150321ARTFIG00059-pollution-la-gratuite-des-transports-coutera-6millions-d-euros.php

Modifier ses propres comportements lors de ses déplacements est perçu comme peu efficace…Une prise de conscience est donc nécessaire.

Effets de la pollution de l'air

Pour rappel, la pollution de l’air est la première cause de mortalité. Selon le rapport de l’OMS de mars 2016, 8 millions de décès dans le monde sont attribuables à la pollution de l’air .

Les particules fines sont les plus dangereuses. Elles peuvent entrer à l’intérieur de nos cellules.
Il y a une forte dégradation de la qualité de l’eau. Les animaux et les végétaux sont aussi touchés.

Le NO2 entraine une augmentation des symptômes bronchitiques chez les enfants asthmatiques lors d’expositions de longue durée.

On note aussi que les  risques sont accrus pour les établissements situés à moins de 40 mètres d’un axe routier important.

Références et autres:
Revue «Pollution atmosphérique» (www.appa.asso.fr/)
Association «Respire» www.respire-asso.org/
Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (www.iau-idf.fr/

Politique Globale

Une action pérenne et de grande envergure est nécessaire.
Les pics de pollution nous alertent.

Comme nous le rappelle Mme Joëlle Colosio, Directrice Régionale de l’ADEME « la société civile presse les politiques d’agir et elle est prête à s’engager. Il faut encourager les citoyens à être acteurs du changement. »

La région est le chef de file des collectivités territoriales pour la qualité de l’air.

Valérie Pécresse, Présidente de la Région Ile-de-France, souhaite des échanges et des concertations et ne veut plus d’une politique par intermittence.

  • travailler à différentes échelles : européenne, nationale, régionale, locale et individuelle.
  • renforcer l’information individuelle et collective : les efforts de prévention sont payants et mesurables.
  • les normes et la réglementation: meilleures façons de lutter contre la pollution.
  • le principe «pollueur-payeur» doit s’appliquer.

Et concrètement, comment agir ?

–  M. Jean-Claude Marcus, (Administrateur de l’Association Française pour l’Etude du Sol) , présent dans le public est intervenu pour rappeler qu’il ne faut  pas négliger la végétation (filtre à poussières, drainage…). Il faut éviter l’artificialisation des sols pour qu’il y ait des zones d’absorption des polluants et il est important de végétaliser les espaces.

Selon M. Christian Thibault (Directeur de la division Environnement Urbain et Rural), il faut approfondir les connaissances par les analyses et mener des actions pour améliorer la situation.

Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter le SRCAE (Schéma Régional du Climat de l’Air et de l’Energie), sur le site internet de la DRIEE (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie) :
http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/le-srce-d-ile-de-france-adopte-a1685.html

OU

http://www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/qualite-de-l-air-r327.html

Il est indispensable d’encourager les modes de consommation durable pour réduire les pollutions. Par exemple,  il importe de développer des loisirs de proximité pour minimiser les déplacements.

Au niveau des communes, des démarches actives se mettent en place :

Exemple avec « Agenda 21 » dont Bourg la Reine est adhérente.
http://www.bourg-la-reine.fr/Acces-directs/Developpement-durable/Le-developpement-durable/L-Agenda-21

Pour Stéphane Beaudet
, Vice- Président de la Région Ile-de-France, en charge des transports, la région est mauvaise élève.

 La régulation du trafic routier est un enjeu majeur et dans ce but il faut s’atteler à :

  • désengorger les points de congestion des routes en aménageant les axes et en répartissant les flux.
  • résorber les embouteillages.

Le budget transport de la région est de 1,4 milliard dont 47 millions consacrés au budget route et à la résorption des bouchons.

Il faut par ailleurs remplacer les parcs de bus et de véhicules par de nouveaux véhicules urbains (NVU) et qui fonctionnent à l’électricité, au gaz…

Les communes doivent aménager des pistes cyclables pour favoriser et encourager l’usage  du vélo.

Pour  Laurence Debrincat, Responsable de la Division Etudes Générales du STIF, le Plan de déplacements urbains en Ile-de-France ( PDUIF), doit contribuer à réduire l’utilisation de la voiture.

Ci-dessous, un exemple de PDUIF approuvé :

« La communauté de communes des Deux Fleuves, située en Seine-et-Marne et composée de 14 communes (34 000 habitants), vient d’approuver son PLD lors du conseil communautaire du 11 avril 2016 suite à un travail d’élaboration qui a permis d’aboutir, après une première phase de diagnostic partagé sur l’offre et la demande en matière de déplacements, à un programme d’actions traduisant les orientations générales du PDUIF.
Le PLD prévoit 17 actions programmatiques organisées autour de quatre grandes thématiques portant sur :

  • le réseau viaire : hiérarchisation de la voirie, développement du covoiturage, plan local de stationnement, circulation des poids lourds …
  • les transports collectifs urbains : réaménagement du pôle gare de Montereau, optimiser le réseau de bus autour d’une ligne forte…
  • les modes actifs : développer les cheminements piétons et cyclables, réaliser les itinéraires touristiques (véloroutes EV16 et V55), créer du stationnement vélo, …
  • des actions transversales : information, et communication grand public, incitation à la réalisation de plans de déplacements entreprises et d’établissements scolaires, … La mise en œuvre des actions du PLD s’échelonnera jusqu’en 2020. »

Les actions inscrites au PDUIF sont pour la plupart déjà mises en œuvre sur certains territoires franciliens. Tout l’enjeu est aujourd’hui de diffuser plus largement ces actions pour intensifier leur portée à l’échelle de l’Île-de-France.
Pour partager une bonne pratique, envoyez des informations sur votre projet par mail : pduif@stif.info.

D’ici à 2020, une augmentation de 25% de l’offre des transports multi-modals est prévue.

Ainsi, un des objectifs est d’atteindre 4400 km de voies cyclable d’ici à 2020.

Une politique de stationnement aux abords des gares de RER en grande couronne doit être mise en place.

Il faut faire des plans locaux de déplacements.

Pour Laurent Michel, Directeur Général de l’Energie et du Climat (DGEC) au Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, il importe de se servir des nouveaux outils réglementaires et législatifs et de voir quel sera le rôle de la région pour leurs applications.

Pour plus d’informations, voici un  lien pour accéder au site officiel du ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer :
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Presentation-des-plans-de.html

Sur le site de la RATP (http://scope.ratp.fr/grand-angle/bus-2025-vers-un-reseau-100-faibles-emissions/), on apprend que le parc roulant en Ile-de-France est constitué de 4500 véhicules et que 3600 bus électriques seront mis en circulation dans 10 ans (coût actuel d’un bus électrique 500 000 euros)

Lien permettant de découvrir la charte CO2 pour amener à des engagements volontaires des transporteurs de voyageurs :

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-etapes-de-la-Charte-CO2,24460.html

Toujours à propos du trafic routier et pour cause de dépassement des normes de pollution, des projets de décrets sont en cours d’élaboration. Ils visent à  instaurer des zones de circulation restreinte.

Il faut aussi développer le co-voiturage (application sur smartphone pour optimiser ses déplacements et créer le moins de nuisances possibles).

Voici un lien pour accéder à un site proposant les meilleures applications pour Paris et l’Ile-de-France :

http://www.eco-conscient.com/art-519-android-market-les-3-meilleures-applications-gratuites-pour-se-deplacer-a-paris.html

Et les problèmes de santé publique liés à la  pollution numérique dans tout ça ?
(lire « le Parisien », du 15 juin 2016 page 14)

Les entreprises de plus de 100 employés doivent adopter un plan de mobilité comme le précise l’ADEME :

« L’article 51 de la Loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte dispose que, dans le périmètre d’un Plan de Déplacements Urbains, toutes les entreprises, regroupant plus de 100 salariés sur un même site, doivent élaborer un plan de mobilité d’ici le 1er janvier 2018 pour améliorer la mobilité de son personnel et encourager l’utilisation des transports en commun et le recours au covoiturage. Le plan de mobilité doit être communiqué à l’autorité organisatrice du plan de déplacements urbains. »

Extrait du site officiel de l’ADEME : http://www.ademe.fr/entreprises-monde-agricole/reduire-impacts/optimiser-mobilite-salaries/dossier/plan-deplacements-entreprise/quest-quun-plan-deplacements-entreprise

Il est étonnant que cette obligation ne cible pas aussi les établissements d’enseignement public et privé !

Des mesures de soutien de type prime pour l’achat de véhicules électrique et thermique ont permis une hausse des ventes pour ces types de véhicules.

Pour Elisabeth Gouvernal, Directrice du Département Mobilité et Transports de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile-de-France ( IAU-idf), il faut prévoir des offres de transport différents selon les endroits en IDF.

Il convient d’agir au niveau des transports routiers avec 3 leviers :

  • réduire les distances de déplacements et améliorer les circuits courts
    => plateforme  multi-modale.
  • effectuer un report modal vers d’autres modes de transports moins polluants.
  • Résorber les coupures urbaines
    (pistes cyclables en continu, parcours piétonniers sécurisés et agréables).

L’Auto partage présente  un potentiel important puisque ce principe permet de remplacer l’utilisation de 8 à 9 voitures

Il apparaît que 25% des véhicules circulent pour effectuer moins d’ 1 km !


Selon Franck Burdeyron
, fondateur du cabinet OCALIA, il faudrait encourager le télé-travail

A propos de la transition numérique et du travail :

*  40% des entreprises du Cac40 ont opté en partie pour le télétravail.

* il y a des investissements dans des lieux de travail partagés.

* pour exemple, Amsterdam a  réduit de 20% les déplacements liés au travail et le Grand Genève  est parvenu à une baisse de 12 millions de déplacements (soit moins 7%).

Mais on note un frein culturel des entreprises et par conséquent, il faut poursuivre le travail de sensibilisation pour faire évoluer les comportements.

Et pour terminer, voici un rappel des engagements pris par  la ville de Paris :

Lors du sommet de la COP21, la ville de Paris s’est engagée sur plusieurs projets devant aboutir à l’horizon 202043 :

  • 30 % d’économie d’énergie pour l’éclairage public ;
  • 2 fois plus de pistes cyclables ;
  • mise en place d’un plan Paris zéro diesel ;
  • −15 % de déchets ;
  • mise en place de 26 projets d’aménagement urbain ;
  • consommation à 25 % d’énergies renouvelables et de récupération ;
  • –25 % de consommation énergétique à Paris ;
  • –25 % d’émissions de gaz à effet de serre ;
  • 50 % d’alimentation durable dans la restauration collective ;
  • +27 000 logements sociaux rénovés basse consommation ;
  • Objectif zéro sac plastique
  • 100 % d’électricité verte dans les bâtiments municipaux dès le1er janvier 2016

En parallèle, 31 entreprises ont signé la Charte Paris Action Climat et s’engagent à baisser leurs émissions de 500 000 tonnes de CO2 d’ici à 202043.